MELCHIOR (Volume 1)
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Label
- Born Bad Records
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Date de sortie
- 28 novembre 2025
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Pressage
- Original
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État du produit
- New
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Vinyle
- Black
Description
Emile Sornin a un robot dans sa vie. C’est pas de l’amour, c’est pas de l’amitié non plus, et c’est chez Born Bad que Forever Pavot sort un album pour en parler. Après quelques albums de studio bravement pop, ainsi qu’une petite collection de BO, Emile a eu besoin d’un break. Pour y mettre fin, en bon flemmard hyperactif, avec Jonas Euvremer, il s’est lancé dans la fabrication d’un automate dont la fonction était de lui simplifier la vie. Melchior, qui donne son nom au disque, a une gueule de mannequin de ventriloque, deux mains gauches, des fringues preppy, et un cerveau de silice. Ce cousin boy-scout de Bender doit se fader les entretiens et les réseaux sociaux à la place d’Emile Sornin, prendre la lumière pour lui garantir une sieste à l’ombre. Le plan a marché admirablement : Melchior gère la promo, et son existence même a remis notre homme au boulot.
Ce nouvel album, c’est un dérapage controlé sur l’échangeur qui connecte son dernier disque « L’idiophone », à une nouvelle artère nettement plus phat et quasi totalement anglophone. Pur cholestérol sous les peaux, et basse subcontinentale dans nos visages : ce disque a été electroniqué savamment par Melchior. Le demi-androïde partage d’ailleurs avec Sornin les crédits de composition et les parties vocales de ce disque, vocodées savemment, avec du beau linge en featuring. Pas jaloux, il laisse la place à une invitée de choix sur « UFO » et « Waiting for the sign » : l’increvable Lispector, Julie Margat, qui chante et cosigne les paroles de ces deux bang- bangers, qui posent le cadre narratif avec brio. Kumisolo, délicate japonaise in Paris, lui a aussi envoyé « Postcard », véritable vapeur de chanson, qui prend le volume d’une barbapapa dans une fête foraine d’arrangements. Domotic, qui mixe et coproduit, co-frappe sur « Count to 10 », crossover hip-hop / kraut goût BEAK> avec, comme l’ensemble de cet album, une tendance à faire plus avec moins. Petite révolution, Forever Pavot, jadis quasi big-band en concert, tournera en trio basse /batterie / clavier-chant, avec Melchior en guest.
Emile Sornin a beau salement se dévergonder, Pavot reste forever lié à une certaine tradition de la musique de cinéma des trente glorieuses. On se refait pas totalement. Les tontons Ennio Morricone & François de Roubaix font des cameos façon Hitchcock : des apparitions discrètes qu’on guette avec plaisir (arrangements de phonèmes en cascades syncopées à la fin de « UFO », et puis faites pas les difficiles, vous reprendrez bien un peu de tiramisu clavicorde/ ondioline).
De disque en disque, Emile Sornin est devenu un analphabète musical de plus en plus lettré. Ca commence à s’entendre qu’il s’y entend en arrangements. Ca contrepointe dans les fourrés de cette musique touffue, maquis de trouvailles anciennes et modernes. « Le robot gentilhomme », habile pastiche de Jean-Baptiste Lully, tiendrait quelques rounds face à Wendy Carlos. Son amour courtois pour les vieilleries de qualité s’exprime aussi sur « Skyway », hochement de tête appuyé au regretté Pierre Arvay, le Colonel Sanders des nuggets de l’illustration musicale.
Bref, ce nouveau flirt n’est pas du tout une relation toxique, Melchior est sous-titré « Vol. 1 » : la robo-bromance continuera.
Tracklist
A2. Patch 1985
A3. Count to 10 (feat Domotic)
A4. Godbot
A5. Skyway
A6. Le robot gentilhomme
B1. UFO (feat Lispector)
B2. Cosmic Battle
B3. Olympus
B4. Shoppers on the run
B5. Postcard (feat Kumisolo)
B6. Melchiator
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